La France parle à Moscou

4/1947

Georges Bidault ne veut pas que l'Allemagne puisse reconstituer son industrie lourde.

Pour vivre elle devra exporter charbon et produits manufacturés.

(De notre envoyé spécial à Moscou)

On parle beaucoup à Moscou de l'entretien que M. Georges Bidault a eu avec le maréchal Staline, on en parle d'autant plus que rien n'en a filtré et que rien n'en percera. La Pravda a donné un bref communiqué tout officiel. Quant à la délégation française, elle se tait.

On sait seulement que, par une attention délicate, la conversation s'est tenue dans la salle même où s'est signé le pacte franco-soviétique. Pièce simplement meublée, de dimensions moyennes, avec sa table et, dans un coin, un bureau. Aux murs, les portraits de Marx, d'Engels, de Lénine et des maréchaux soviétiques. L'entretien auquel assistaient M. Molotov et le général Catroux, fut extrêmement cordial et s'est prolongé pendant une heure et demie, ce qui atteste de son importance.

Le maréchal Staline, vêtu de sa traditionnelle vareuse, a écouté notre ministre avec attention et a posé des questions qui prouvent sa façon très personnelle de voir les choses.

Voilà tout ce qu'on sait d'un entretien (le premier que le maréchal Staline a eu avec un des hommes d’État assemblés ici) que les fabricants de nouvelles du monde doivent non seulement commenter mais inventer.